3EtBossuet dâajouter, en ce Sermon pour le jour de PĂąques : « La vie humaine est semblable Ă un chemin dont lâissue est un prĂ©cipice affreux». 4Mais la mĂ©taphore de la marche est bien loin dâĂȘtre aussi simple quâelle y paraĂźt.Un banal catalogue par thĂšmes est impossible : par le «mĂȘme» motif du chemin ou de lâallure, profondĂ©ment diffĂ©rents sont les sentiments ou
Jemarche dans la nuit par un chemin mauvais Ahmed Madani Prix ado du théùtre contemporain (2015) Prix Villers-CotterĂȘts de la Francophonie (2019) Ă la suite dâune violente dispute avec son pĂšre, Gus est envoyĂ© pour trois mois Ă la campagne chez Pierre, son grand-pĂšre.
Deleur livre Le Mauvais GĂ©nie de Nicolas Sarkozy, Ariane Chemin et Vanessa Schneider ont tirĂ© un documentaire rĂ©alisĂ© par TancrĂšde Ramonet. Retour avec la premiĂšre sur le parcours dâun
Jemâaveuglais dans la lumiĂšre trompeuse de mauvais phares. Jâavais lâargent, la considĂ©ration du groupe bancaire qui mâemployait. Il me suffisait de claquer des doigts pour coucher le temps dâune nuit un type dans un lit de fortune. Je nâavais aucune envie de mâattacher, de
CommentĂȘtre un chrĂ©tien moins mĂ©chant, par Ivan Carluer. Le pasteur nous donne des conseils pour Ă©viter de se laisser aller Ă nos pires travers et de blesser les autres par notre
Ila reçu le prix ado du Théùtre contemporain 2015 pour sa piÚce Je marche dans la nuit par un chemin mauvais (Actes Sud-Papiers, 2014). Avec J'ai rencontré Dieu sur Facebook, il poursuit Face à leur destin, un cycle théùtral mené avec des habitants des quartiers populaires, dont Illumination(s) et F(l)ammes (Actes Sud-Papiers, 2017) sont les deux premiers opus. Ahmed
CmvDhBG.
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ï»żÂ» Je marche dans la nuit par un chemin mauvais⊠» Avec pour titre ce vers de Lamartine, Ahmed Madani signe le texte et la mise en scĂšne dâune bien jolie piĂšce qui Ă©voque en filigrane cette guerre dâAlgĂ©rie qui nâen finit pas de hanter les mĂ©moires. Ă la suite dâune violente dispute avec son pĂšre, Gus est envoyĂ©, pour trois mois, chez son grand-pĂšre qui vit au fin fond de la campagne de la rĂ©gion dâArgentan. Il a 17 ans, il se trouve en rĂ©volte contre lâhumanitĂ© entiĂšre et pour lui, il est inconcevable de vivre sans portable, sans Miel Pops et sans coca-cola. Et quand son grand-pĂšre lui demande de faucher Ă la main le prĂ© derriĂšre la maison, il a tout lieu de croire quâil est tombĂ© en enfer ! Pourtant, dâun jour Ă lâautre, de coups de gueule en rĂ©conciliations, de fous rires en moments graves, lâadolescent et le vieil homme finissent par sâapprivoiser lâun, lâautre. Gus est issu dâun mariage mixte, son pĂšre est algĂ©rien et sa mĂšre française et lorsque Pierre, son grand-pĂšre lui racontera sa guerre dâAlgĂ©rie, il saura aussi que cette histoire lui appartient autant quâil en est issu⊠Battre la campagne⊠La grande qualitĂ© dâAhmed Madani tient essentiellement Ă la simplicitĂ© de son Ă©criture et de sa mise en scĂšne et Ă lâhumour des situations, malgrĂ© la gravitĂ© du propos. Sur le plateau, la structure dâune maison rĂ©duite Ă sa seule charpente signalons un cadre central pas trĂšs heureux pour la bonne vision des spectateurs !. Un escalier mĂšne Ă un jardin limitĂ© Ă une bande Ă©troite de gazon. Le jardin abandonnĂ© et que Gus se voit obligĂ© de nettoyer devient le lieu de tous les combats et de toutes les initiations. AprĂšs beaucoup de rĂ©sistance, jour aprĂšs jour, Gus sâinscrit dans la rĂ©gularitĂ© de la saison, des jours et des nuits. Ce rythme commun finit par favoriser la confidence et la rencontre entre le grand-pĂšre et son petit-fils. Lâadolescent remet de lâordre dans sa vie et apaise ses colĂšres, le vieil homme sâouvre Ă nouveau au mouvement trĂ©pidant de la vie et Ă sa propre jeunesse. Sans fioritures, la piĂšce se rĂ©duit Ă ce dĂ©cor basique, Ă une fable qui se reconstruit entre fragments de vie, instants monotones dâun quotidien Ă la campagne et souvenirs que chacun commente. Nous sommes dans un théùtre qui pourrait tomber dans le rĂ©alisme, mais la mise en scĂšne qui joue sur les sous-entendus contenus dans le texte conduit le spectateur vers un ailleurs dans lequel se rĂ©vĂšle une rĂ©alitĂ© qui mĂšne au-delĂ de lâespace et du temps immĂ©diats. Cette simplicitĂ© ne serait rien non plus sans les deux comĂ©diens qui interprĂštent les personnages. Yves Graffey Pierre, tout en puissance et pestant en permanence, rayonne dâune humanitĂ© tendre et le regard quâil pose sur son petit-fils Gus en dit long sur lâĂ©motion qui le fait vibrer sans quâil nâen montre rien. Vincent Dedienne, au jeu trĂšs physique, laisse transparaĂźtre toute une palette dâĂ©motions quâil met au service du personnage de Gus. RĂ©voltĂ©, perdu dans sa vie, sans points de repĂšres au dĂ©but, il le conduit peu Ă peu vers la tendresse et lâĂ©coute. Il peut enfin entendre vraiment ce que le vieil homme veut lui transmettre en lui livrant son secret. Circulant dans le dĂ©dale des mĂ©moires, entre rĂȘve et rĂ©alitĂ©, de souvenirs en impressions le rĂ©cit raconte une vie dâhomme dĂ©passĂ©e par le mouvement dâune Histoire, qui, plus de cinquante ans aprĂšs, comme Gus et Pierre au dĂ©but de leur rencontre, peine Ă trouver ses marques et Ă se raconter. [note_box]Je marche dans la nuit par un chemin mauvais Texte et Mise en ScĂšne Ahmed Madani ScĂ©nographie Raymond Sarti LumiĂšres Damien Klein CrĂ©ation sonore Christophe SĂ©chet Avec Vincent Dedienne, Yves Graffey CrĂ©dit photo François Louis Athenas DurĂ©e 1 h 30[/note_box]
Prix ado du théùtre contemporain 2015 Prix Villers-CotterĂȘts de la Francophonie 2019 Ă la suite dâune violente dispute avec son pĂšre, Gus est envoyĂ© pour trois mois Ă la campagne chez Pierre, son grand-pĂšre. Entre lâadolescent Ă fleur de peau et le vieil homme solitaire, le conflit sâinstalle. Mais bientĂŽt ressurgit la mĂ©moire meurtrie de Pierre qui a eu vingt ans en AlgĂ©rie, pendant la guerre. Et si cette cohabitation contrainte permettait Ă chacun de sortir de sa nuit » ? QuĂȘte dâune vĂ©ritĂ©, rĂ©flexion sur la transmission dâune histoire familiale et collective, la piĂšce dâAhmed Madani interroge avec force les raisons et le sens de lâentreprise qui consiste Ă se raconter ». Texte intĂ©gral Dossier pĂ©dagogique par Laure Sermage Planches de BD par Claire Le Gal 5 mai 2021 128 pages ⏠ISBN 9782330135447 Partage Ă la suite dâune violente dispute avec son pĂšre, Gus est envoyĂ© pour trois mois Ă la campagne chez Pierre, son grand-pĂšre. Entre lâadolescent Ă fleur de peau et le vieil homme solitaire, le conflit sâinstalle. Mais bientĂŽt ressurgit la mĂ©moire meurtrie de Pierre qui a eu vingt ans en AlgĂ©rie, pendant la guerre. Et si cette cohabitation contrainte permettait Ă chacun de sortir de sa nuit » ? QuĂȘte dâune vĂ©ritĂ©, rĂ©flexion sur la transmission dâune histoire familiale et collective, la piĂšce dâAhmed Madani interroge avec force les raisons et le sens de lâentreprise qui consiste Ă se raconter ». Texte intĂ©gral Dossier pĂ©dagogique par Laure Sermage Planches de BD par Claire Le Gal 5 mai 2021 128 pages ⏠ISBN 9782330135447 Partage Objets dâĂ©tude 3á” Se raconter, se reprĂ©senter Agir dans la citĂ© individu et pouvoir 2nde1re Le théùtre du XVIIe au XXIe siĂšcle Dans lâĂ©dition Un dossier complet en trois volets La fabrique du texte pour connaĂźtre son auteur, son contexte, ses enjeux Lâatelier de lecture pour Ă©tudier les passages clĂ©s, comprendre la progression du texte et se lâapproprier RĂ©sonances et rebonds pour aller plus loin groupements de textes Les sens de la mĂ©moire » et Comment raconter la guerre dâAlgĂ©rie ? » ; Coin des arts » ; atelier théùtre Outils pĂ©dagogiques L'artiste invitĂ©e de ce titre Claire Le Gal, la dessinatrice des planches qui prĂ©cĂšdent le texte, est nĂ©e en 1993. Elle est diplĂŽmĂ©e de lâĂ©cole Estienne et des Arts dĂ©coratifs de Paris, et a effectuĂ© un bref passage Ă la Parsons School de New York. Elle vit et travaille Ă Paris oĂč elle enseigne la gravure.
Ă LORD BYRON. Toi, dont le monde encore ignore le vrai nom, Esprit mystĂ©rieux, mortel, ange, ou dĂ©mon, Qui que tu sois, Byron, bon ou fatal gĂ©nie, Jâaime de tes concerts la sauvage harmonie, Comme jâaime le bruit de la foudre et des vents Se mĂȘlant dans lâorage Ă la voix des torrents ! La nuit est ton sĂ©jour, lâhorreur est ton domaine Lâaigle, roi des dĂ©serts, dĂ©daigne ainsi la plaine; Il ne veut, comme toi, que des rocs escarpĂ©s Que lâhiver a blanchis, que la foudre a frappĂ©s; Des rivages couverts des dĂ©bris du naufrage, Ou des champs tout noircis des restes du carnage. Et, tandis que lâoiseau qui chante ses douleurs BĂątit au bord des eaux son nid parmi les fleurs, Lui, des sommets dâAthos franchit lâhorrible cime, Suspend aux flancs des monts son aire sur lâabĂźme, Et lĂ , seul, entourĂ© de membres palpitants, De rochers dâun sang noir sans cesse dĂ©gouttants, Trouvant sa voluptĂ© dans les cris de sa proie, BercĂ© par la tempĂȘte, il sâendort dans sa joie. Et toi, Byron, semblable Ă ce brigand des airs, Les cris du dĂ©sespoir sont tes plus doux concerts. Le mal est ton spectacle, et lâhomme est ta victime. Ton oeil, comme Satan, a mesurĂ© lâabĂźme, Et ton Ăąme, y plongeant loin du jour et de Dieu, A dit Ă lâespĂ©rance un Ă©ternel adieu ! Comme lui, maintenant, rĂ©gnant dans les tĂ©nĂšbres, Ton gĂ©nie invincible Ă©clate en chants funĂšbres; Il triomphe, et ta voix, sur un mode infernal, Chante lâhymne de gloire au sombre dieu du mal. Mais que sert de lutter contre sa destinĂ©e ? Que peut contre le sort la raison mutinĂ©e ? Elle nâa comme lâĆil quâun Ă©troit horizon. Ne porte pas plus loin tes yeux ni ta raison Hors de lĂ tout nous fuit, tout sâĂ©teint, tout sâefface; Dans ce cercle bornĂ© Dieu tâa marquĂ© ta place. Comment ? pourquoi ? qui sait ? De ses puissantes mains Il a laissĂ© tomber le monde et les humains, Comme il a dans nos champs rĂ©pandu la poussiĂšre, Ou semĂ© dans les airs la nuit et la lumiĂšre; Il le sait, il suffit lâunivers est Ă lui, Et nous nâavons Ă nous que le jour dâaujourdâhui ! Notre crime est dâĂȘtre homme et de vouloir connaĂźtre Ignorer et servir, câest la loi de notre ĂȘtre. Byron, ce mot est dur longtemps jâen ai doutĂ©; Mais pourquoi reculer devant la vĂ©ritĂ© ? Ton titre devant Dieu câest dâĂȘtre son ouvrage ! De sentir, dâadorer ton divin esclavage; Dans lâordre universel, faible atome emportĂ©, Dâunir Ă tes desseins ta libre volontĂ©, Dâavoir Ă©tĂ© conçu par son intelligence, De le glorifier par ta seule existence ! VoilĂ , voilĂ ton sort. Ah ! loin de lâaccuser, Baise plutĂŽt le joug que tu voudrais briser; Descends du rang des dieux quâusurpait ton audace; Tout est bien, tout est bon, tout est grand Ă sa place; Aux regards de celui qui fit lâimmensitĂ©, Lâinsecte vaut un monde ils ont autant coĂ»tĂ© ! Mais cette loi, dis-tu, rĂ©volte ta justice; Elle nâest Ă tes yeux quâun bizarre caprice, Un piĂšge oĂč la raison trĂ©buche Ă chaque pas. Confessons-la, Byron, et ne la jugeons pas ! Comme toi, ma raison en tĂ©nĂšbres abonde, Et ce nâest pas Ă moi de tâexpliquer le monde. Que celui qui lâa fait tâexplique lâunivers ! Plus je sonde lâabĂźme, hĂ©las ! plus je mây perds. Ici-bas, la douleur Ă la douleur sâenchaĂźne. Le jour succĂšde au jour, et la peine Ă la peine. BornĂ© dans sa nature, infini dans ses vĆux, Lâhomme est un dieu tombĂ© qui se souvient des cieux; Soit que dĂ©shĂ©ritĂ© de son antique gloire, De ses destins perdus il garde la mĂ©moire; Soit que de ses dĂ©sirs lâimmense profondeur Lui prĂ©sage de loin sa future grandeur Imparfait ou dĂ©chu, lâhomme est le grand mystĂšre. Dans la prison des sens enchaĂźnĂ© sur la terre, Esclave, il sent un cĆur nĂ© pour la libertĂ©; Malheureux, il aspire Ă la fĂ©licitĂ©; Il veut sonder le monde, et son Ćil est dĂ©bile ; Il veut aimer toujours ce quâil aime est fragile ! Tout mortel est semblable Ă lâexilĂ© dâEden Lorsque Dieu lâeut banni du cĂ©leste jardin, Mesurant dâun regard les fatales limites, Il sâassit en pleurant aux portes interdites. Il entendit de loin dans le divin sĂ©jour Lâharmonieux soupir de lâĂ©ternel amour, Les accents du bonheur, les saints concerts des anges Qui, dans le sein de Dieu, cĂ©lĂ©braient ses louanges; Et, sâarrachant du ciel dans un pĂ©nible effort, Son oeil avec effroi retomba sur son sort. Malheur Ă qui du fond de lâexil de la vie Entendit ces concerts dâun monde quâil envie ! Du nectar idĂ©al sitĂŽt quâelle a goĂ»tĂ©, La nature rĂ©pugne Ă la rĂ©alitĂ© Dans le sein du possible en songe elle sâĂ©lance; Le rĂ©el est Ă©troit, le possible est immense; LâĂąme avec ses dĂ©sirs sây bĂątit un sĂ©jour, OĂč lâon puise Ă jamais la science et lâamour; Lâhomme, altĂ©rĂ© toujours, toujours se dĂ©saltĂšre; Et, de songes si beaux enivrants son sommeil, Ne se reconnaĂźt plus au moment du rĂ©veil. HĂ©las ! tel fut ton sort, telle est ma destinĂ©e. Jâai vidĂ© comme toi la coupe empoisonnĂ©e; Mes yeux, comme les tiens, sans voir se sont ouverts; Jai cherchĂ© vainement le mot de lâunivers. Jâai demandĂ© sa cause Ă toute la nature, Jâai demandĂ© sa fin Ă toute crĂ©ature; Dans lâabĂźme sans fond mon regard a plongĂ©; De lâatome au soleil, jâai tout interrogĂ©; Jâai devancĂ© les temps, jâai remontĂ© les Ăąges. TantĂŽt passant les mers pour Ă©couter les sages, Mais le monde Ă lâorgueil est un livre fermĂ© ! TantĂŽt, pour deviner le monde inanimĂ©, Fuyant avec mon Ăąme au sein de la nature, Jâai cru trouver un sens Ă cette langue obscure. JâĂ©tudiai la loi par qui roulent les cieux Dans leurs brillants dĂ©serts Newton guida mes yeux, Des empires dĂ©truits je mĂ©ditai la cendre Dans ses sacrĂ©s tombeaux Rome mâa vu descendre; Des mĂąnes les plus saints troublant le froid repos, Jâai pesĂ© dans mes mains la cendre des hĂ©ros. Jâallais redemander Ă leur vaine poussiĂšre Cette immortalitĂ© que tout mortel espĂšre ! Que dis-je ? suspendu sur le lit des mourants, Mes regards la cherchaient dans des yeux expirants; Sur ces sommets noircis par dâĂ©ternels nuages, Sur ces flots sillonnĂ©s par dâĂ©ternels orages, Jâappelais, je bravais le choc des Ă©lĂ©ments. Semblable Ă la sybille en ses emportements, Jâai cru que la nature en ces rares spectacles Laissait tomber pour nous quelquâun de ses oracles; Jâaimais Ă mâenfoncer dans ces sombres horreurs. Mais en vain dans son calme, en vain dans ses fureurs, Cherchant ce grand secret sans pouvoir le surprendre, Jâai vu partout un Dieu sans jamais le comprendre ! Jâai vu le bien, le mal, sans choix et sans dessein, Tomber comme au hasard, Ă©chappĂ©s de son sein; Mes yeux dans lâunivers nâont vu quâun grand peut-ĂȘtre, Jâai blasphĂ©mĂ© ce Dieu, ne pouvant le connaĂźtre; Et ma voix, se brisant contre ce ciel dâairain, Nâa pas mĂȘme eu lâhonneur dâarrĂȘter le destin. Mais, un jour que, plongĂ© dans ma propre infortune, Jâavais lassĂ© le ciel dâune plainte importune, Une clartĂ© dâen haut dans mon sein descendit, Me tenta de bĂ©nir ce que jâavais maudit, Et, cĂ©dant sans combattre au souffle qui mâinspire, Lâhymne de la raison sâĂ©lança de ma lyre. â Gloire Ă toi, dans les temps et dans lâĂ©ternitĂ© ! Ăternelle raison, suprĂȘme volontĂ© ! Toi, dont lâimmensitĂ© reconnaĂźt la prĂ©sence ! Toi, dont chaque matin annonce lâexistence ! Ton souffle crĂ©ateur sâest abaissĂ© sur moi; Celui qui nâĂ©tait pas a paru devant toi ! Jâai reconnu ta voix avant de me connaĂźtre, Je me suis Ă©lancĂ© jusquâaux portes de lâĂȘtre Me voici ! le nĂ©ant te salue en naissant; Me voici ! mais que suis-je ? un atome pensant ! Qui peut entre nous deux mesurer la distance ? Moi, qui respire en toi ma rapide existence, A lâinsu de moi-mĂȘme Ă ton grĂ© façonnĂ©, Que me dois-tu, Seigneur, quand je ne suis pas nĂ© ? Rien avant, rien aprĂšs Gloire Ă la fin suprĂȘme Qui tira tout de soi se doit tout Ă soi-mĂȘme ! Jouis, grand artisan, de lâĆuvre de tes mains Je suis, pour accomplir tes ordres souverains, Dispose, ordonne, agis; dans les temps, dans lâespace, Marque-moi pour ta gloire et mon jour et ma place; Mon ĂȘtre, sans se plaindre, et sans tâinterroger, De soi-mĂȘme, en silence, accourra sây ranger. Comme ces globes dâor qui dans les champs du vide Suivent avec amour ton ombre qui les guide, NoyĂ© dans la lumiĂšre, ou perdu dans la nuit, Je marcherai comme eux oĂč ton doigt me conduit; Soit que choisi par toi pour Ă©clairer les mondes, RĂ©flĂ©chissant sur eux les feux dont tu mâinondes, Je mâĂ©lance entourĂ© dâesclaves radieux, Et franchisse dâun pas tout lâabĂźme des cieux; Soit que, me relĂ©guant loin, bien loin de ta vue, Tu ne fasses de moi, crĂ©ature inconnue, Quâun atome oubliĂ© sur les bords du nĂ©ant, Ou quâun grain de poussiĂšre emportĂ© par le vent, Glorieux de mon sort, puisquâil est ton ouvrage, Jâirai, jâirai partout te rendre un mĂȘme hommage, Et, dâun Ă©gal amour accomplissant ma loi, Jusquâaux bords du nĂ©ant murmurer Gloire Ă toi ! â Ni si haut, ni si bas ! simple enfant de la terre, Mon sort est un problĂšme, et ma fin un mystĂšre; Je ressemble, Seigneur, au globe de la nuit Qui, dans la route obscure oĂč ton doigt le conduit, RĂ©flĂ©chit dâun cĂŽtĂ© les clartĂ©s Ă©ternelles, Et de lâautre est plongĂ© dans les ombres mortelles. Lâhomme est le point fatal oĂč les deux infinis Par la toute-puissance ont Ă©tĂ© rĂ©unis. A tout autre degrĂ©, moins malheureux peut-ĂȘtre, Jâeusse Ă©té⊠Mais je suis ce que je devais ĂȘtre, Jâadore sans la voir ta suprĂȘme raison, Gloire Ă toi qui mâas fait ! Ce que tu fais est bon ! â Cependant, accablĂ© sous le poids de ma chaĂźne, Du nĂ©ant au tombeau lâadversitĂ© mâentraĂźne; Je marche dans la nuit par un chemin mauvais, Ignorant dâoĂč je viens, incertain oĂč je vais, Et je rappelle en vain ma jeunesse Ă©coulĂ©e, Comme lâeau du torrent dans sa source troublĂ©e. Gloire Ă toi ! Le malheur en naissant mâa choisi; Comme un jouet vivant, ta droite mâa saisi; Jâai mangĂ© dans les pleurs le pain de ma misĂšre, Et tu mâas abreuvĂ© des eaux de ta colĂšre. Gloire Ă toi ! Jâai criĂ©, tu nâas pas rĂ©pondu; Jâai jetĂ© sur la terre un regard confondu. Jâai cherchĂ© dans le ciel le jour de ta justice; Il sâest levĂ©, Seigneur, et câest pour mon supplice ! Gloire Ă toi ! Lâinnocence est coupable Ă tes yeux Un seul ĂȘtre, du moins, me restait sous les cieux; Toi-mĂȘme de nos jours avais mĂȘlĂ© la trame, Sa vie Ă©tait ma vie, et son Ăąme mon Ăąme; Comme un fruit encor vert du rameau dĂ©tachĂ©, Je lâai vu de mon sein avant lâĂąge arrachĂ© ! Ce coup, que tu voulais me rendre plus terrible La frappa lentement pour mâĂȘtre plus sensible; Dans ses traits expirants, oĂč je lisais mon sort, Jâai vu lutter ensemble et lâamour et la mort; Jâai vu dans ses regards la flamme de la vie, Sous la main du trĂ©pas par degrĂ©s assoupie, Se ranimer encore au souffle de lâamour ! Je disais chaque jour Soleil ! encore un jour ! Semblable au criminel qui, plongĂ© dans les ombres, Et descendu vivant dans les demeures sombres, PrĂšs du dernier flambeau qui doive lâĂ©clairer, Se penche sur sa lampe et la voit expirer, Je voulais retenir lâĂąme qui sâĂ©vapore; Dans son dernier regard je la cherchais encore ! Ce soupir, ĂŽ mon Dieu ! dans ton sein sâexhala; Hors du monde avec lui mon espoir sâenvola ! Pardonne au dĂ©sespoir un moment de blasphĂšme, Jâosai⊠Je me repens Gloire au maĂźtre suprĂȘme ! Il fit lâeau pour couler, lâaquilon pour courir, Les soleils pour brĂ»ler, et lâhomme pour souffrir ! â Que jâai bien accompli cette loi de mon ĂȘtre ! La nature insensible obĂ©it sans connaĂźtre; Moi seul, te dĂ©couvrant sous la nĂ©cessitĂ©, Jâimmole avec amour ma propre volontĂ©, Moi seul, je tâobĂ©is avec intelligence; Moi seul, je me complais dans cette obĂ©issance; Je jouis de remplir, en tout temps, en tout lieu, La loi de ma nature et lâordre de mon Dieu; Jâadore en mes destins ta sagesse suprĂȘme, Jâaime ta volontĂ© dans mes supplices mĂȘme, Gloire Ă toi ! Gloire Ă toi ! Frappe, anĂ©antis-moi ! Tu nâentendras quâun cri Gloire Ă jamais Ă toi ! » Ainsi ma voix monta vers la voĂ»te cĂ©leste Je rendis gloire au ciel, et le ciel fit le reste. Fais silence, ĂŽ ma lyre ! Et toi, qui dans tes mains Tiens le cĆur palpitant des sensibles humains, Byron, viens en tirer des torrents dâharmonie Câest pour la vĂ©ritĂ© que Dieu fit le gĂ©nie. Jette un cri vers le ciel, ĂŽ chantre des enfers ! Le ciel mĂȘme aux damnĂ©s enviera tes concerts ! Peut-ĂȘtre quâĂ ta voix, de la vivante flamme Un rayon descendra dans lâombre de ton Ăąme ? Peut-ĂȘtre que ton cĆur, Ă©mu de saints transports, Sâapaisera soi-mĂȘme Ă tes propres accords, Et quâun Ă©clair dâen haut perçant ta nuit profonde, Tu verseras sur nous la clartĂ© qui tâinonde ? Ah ! si jamais ton luth, amolli par tes pleurs, Soupirait sous tes doigts lâhymne de tes douleurs, Ou si, du sein profond des ombres Ă©ternelles, Comme un ange tombĂ©, tu secouais tes ailes, Et prenant vers le jour un lumineux essor, Parmi les chĆurs sacrĂ©s tu tâasseyais encor; Jamais, jamais lâĂ©cho de la cĂ©leste voĂ»te, Jamais ces harpes dâor que Dieu lui-mĂȘme Ă©coute, Jamais des sĂ©raphins les chĆurs mĂ©lodieux, De plus divins accords nâauront ravi les cieux ! Courage ! enfant dĂ©chu dâune race divine ! Tu portes sur ton front ta superbe origine ! Tout homme en te voyant reconnaĂźt dans tes yeux Un rayon Ă©clipsĂ© de la splendeur des cieux ! Roi des chants immortels, reconnais-toi toi-mĂȘme ! Laisse aux fils de la nuit le doute et le blasphĂšme; DĂ©daigne un faux encens quâon offre de si bas, La gloire ne peut ĂȘtre oĂč la vertu nâest pas. Viens reprendre ton rang dans ta splendeur premiĂšre, Parmi ces purs enfants de gloire et de lumiĂšre, Que dâun souffle choisi Dieu voulut animer, Et quâil fit pour chanter, pour croire et pour aimer ! Alphonse de Lamartine, MĂ©ditations poĂ©tiques
je marche dans la nuit par un chemin mauvais analyse